En juin, j’ai publié un post qui racontait les méga-feux au Canada qui avaient crée un nuage de fumée qui a voyagé jusqu’en Europe. Cela m’a rappelé l’éruption d’un volcan en Islande en 2010 qui avait interrompu le trafic aérien de manière inédite.
Le post est toujours disponible ici : Eyjafjöll : l’antisaga d’un nuage d’immobilité
Je n’avais pas envisagé qu’il allait y avoir non pas un incendie mais trois incendies majeurs dans la région de France où j’habite en juillet et en août 2025. Le troisième feu de forêt, et de loin le plus important, a démarré le 5 août. Par coïncidence, c’est également l’anniversaire de feu mon père. Cette fois-ci, malgré un grand souffle collectif, personne n’a réussi à éteindre les bougies. Et d’ailleurs, le partage du gâteau ne s’est pas fait de manière équitable.
Pour ma part, j’étais à la plage de Leucate pour un après-midi en famille quand la fumée est arrivée. Aux alentours de 4 heures, le ciel s’est mis à changer de couleur, devenant de plus en plus sombre. La chaleur du soleil a diminué progressivement, puis la noirceur s’est mise à s’emparer de la lumière. Comme lors d’un éclipse solaire. Bizarrement, il y avait toujours du monde à la plage, mais il n’y avait plus de ciel bleu.

J’ai pris une photo de l’effet observé de la première heure de ce qu’un reportage de BFM TV décrit non simplement comme un feu, mais comme « un ogre qui dévore tout sur son passage. » Nous sommes rentrés à la maison. L’air était plein de fumée mais nous nous trouvions à 40 kms de la zone embrasée, et cette distance est restée une sécurité pour nous, même lors de l’évacuation des campings à La Palme, à peine à 10 kms. Nous sommes restés confinés pendant 12 heures – volets fermées, air irrespirable. Le lendemain matin à Leucate il y avait de la cendre au village, sur le bord des fenêtres, sur les marches devant les maisons, et dans la rue – tout ceci, malgré le nettoyage municipal. Nous avons même retrouvé de la cendre dans les jours suivants à la plage et dans la mer.
Il a fallu attendre vendredi dernier, le 28 août, en fin de matinée, pour voir l’incendie du siècle officiellement déclaré « éteint » par les autorités : 23 jours écoulés, 17 000 hectares de végétation envolés, une personne décédée et de nombreuses vies marquées pour longtemps.
Est-ce la fin d’une histoire? Ou bien un épisode de plus dans une saga glaçante qui témoigne de l’urgence climatique? Parce que, même si la piste d’un déclenchement criminel est privilégiée, le pyromane a profité de la sécheresse cruelle qui a caractérisée l’été 2025.
 
	
	 
	
			
			 
			

