Quelqu’un ou n’importe qui?

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Photo Alejandro Diez – Mar del Plata – 29 août 2024

Faire du vélo. En voilà une bonne activité. C’est également une façon de se déplacer de manière autonome. Être ou ne pas être mobile, c’est être libre de décider et d’agir par soi-même, ou bien être dépendant des autres. Lors de notre voyage dans le temps tout au long de la vie, maintenir notre capacité à nous déplacer, allant où nous le voulons au moment où l’envie nous prend, est une chose essentielle.

Voici une image de quelqu’un qui fait de vélo en ville. Quelqu’un pris au hasard ou bien un choix intentionnel?

Voyons. Lorsque l’œil parcourt l’image de haut en bas, le cycliste prend rapidement une place centrale dans l’image. Notre attention est attirée par la position du vélo, mais également par la couleur de la veste de la personne qui pédale et de sa casquette assortie.

Les contours bien définis de l’ombre et l’immobilité magique du vélo lui-même sont magnifiquement rendus. Le cycliste semble s’engager de tout son corps dans l’effort exigé par la traversée d’un grand carrefour. Est-ce en pente? Est-ce qu’il est en train d’avancer contre le vent?

Mais ces cheveux qui dépassent de la casquette sont blancs! Et, d’un coup, on dirait qu’il s’agit une femme sur le vélo. Peut-être que la route n’est pas en pente, et qu’elle ne pédale pas contre le vent. L’engagement de son corps est simplement une posture liée à l’âge que ses cheveux blancs suggèrent.

Et ce sac bleu qui ne rentre pas tout à fait dans le panier? Est-ce qu’elle vient de faire des courses pour elle-même ou pour quelqu’un d’autre? Est-ce qu’elle travaille comme livreuse à vélo? A son âge, cela ne semble pas tout à fait crédible, mais l’argent ne vient pas tout seul. Peut-être qu’elle rentre tout simplement chez elle? A moins qu’elle ne rende visite à quelqu’un d’autre? Elle a beaucoup d’options devant elle.

Le photographe

Alejandro Diez est un photographe et vidéaste argentin qui partage des photos de situations qui ont l’air banales mais qui méritent toujours d’être regardées de plus près. C’est un conteur. Ses portraits et ses scènes de rue sont particulièrement frappants. La photo montrée ici fut prise sur un passage piéton à Mar del Plata, une ville sur la côte Atlantique à 400 kms de Buenos Aires où les gens ont tendance à chercher des images du bord de mer.

Il a choisi de ne pas prendre une photo de la mer. Et même si on ne se retournerait pas forcément dans la rue pour regarder cette femme à vélo, le photographe l’a remarquée et, bien qu’elle soit petite, l’image la rend immanquable. Il est impossible de ne pas la voir.

Et je vous invite à regarder la photo une dernière fois. Si vous scrutez l’image de plus près, juste au dessus de la tête de la cycliste, vous pouvez lire un panneau où il est écrit « Av Independencia » : l’avenue de l’Indépendance. C’est un joli titre, parce que cette femme est l’image même de l’indépendance.

Et Alejandro Diez est photographe. Et indépendant.

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